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Calixto Neto

O' Samba do Crioulo Doido : Règle et compas
Film suivi d'un dj set de Alex Lowet
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Toucher le temps. Noir.
Bâtir un langage. Noir.

Transmettre une danse. Nègre.

Le grand musicien Gilberto Gil, dans une de ses chansons, dit que l’état de Bahia lui a donné la règle et le compas (« A Bahia já me deu régua e compasso »).


Bahia lui a appris à être dans le monde.

Ce film parle d’un moment d’apprentissage, de transmission, d’héritage, d’une rencontre transgénérationnelle. Il parle de la création d’un moyen de communication, en partant de la spécificité d’un corps qui rencontre l’universel.

Parce que la négritude est un univers, la folie est un univers, Bahia est un univers, Luiz de Abreu est un univers. Et O Samba est un univers qui embrasse d’autres corps, d’autres yeux, d’autres voix et d’autres cœurs. À Bahia, on sambait (du verbe « samber », « danser une samba ») avec Jacke Elesbão et Pedro Ivo Santos : tous les deux danseurs de la pièce dans ses versions de groupe et même en solo pour Pedro. À Pantin, Fabrícia Martins, profondément liée à la samba depuis très longtemps, sambait avec nous.

O Samba do Crioulo Doido (« La samba du nègre fou ») est créé en 2004, grâce au programme de subvention de la danse Rumos Itaú Cultural. Le pays était à l’aube d’un possible, d’une folie utopique, d’une rébellion démocratique. Ce rêve a duré un peu plus d’une dizaine d’années. Toutefois, l’horizon d’une réparation annoncée par les politiques de « discrimination positive » n’apaisait pas les damnées de notre terre, les damnés de la terra brazyllis.

Nous avons rêvé que les femmes quittaient les foyers, que les gays sortaient des placards, que les noirs quittaient les senzalas (l’endroit où dormaient les esclaves dans les fermes du Brésil). Mais il fallait, quoiqu’il arrive et avant tout, faire un état des lieux. Il fallait parler du passé et de tout ce que ces corps minorisés avaient subi au cours de notre histoire.

La pièce a lancé un débat qui a pris place (tardivement, il faut le dire) au Brésil. Un Brésil qui brûle en ce moment.

Ça brûle partout !

2020. Le monde a fait un tour sur lui-même. Les choses ont changé et notre horizon semble occupé par des forces destructrices, une vague politique qui annonce la mise à mort de
ces corps enfin réveillés. Un prolongement. Une version aggravée d’un génocide en cours depuis 1500. Le devenir nègre d’un pays.

Combien de pays peut compter un pays ?

La reprise de cette pièce – sur une proposition du CN D et du Festival Panorama de Rio de Janeiro – gagne de nouveaux contours et provoque d’autres problématiques. D’autres cris se font entendre et touchent d’autres allié.e.s pour crier ensemble et écrire un nouvel avenir. Côte à côte. Ensemble, peut-être. Pour qu’un jour, O Samba do Crioulo Doido parle plutôt d’un passé lointain et ne soit plus tant d’actualité comme elle l’est aujourd’hui.

Calixto Neto, mars 2020

Mer. 13 septembre à 21h
Entrée libre
Durée 16'

29 avenue Jean Moulin

83000 Toulon


 

À propos

« À l’occasion de l’Année du documentaire 2023, le ministère de la Culture, en lien avec le Centre national de la danse (CND), propose une série de rendez-vous qui met en valeur le film documentaire de danse.

Prenant appui sur la collection des 84 films de danse soutenus par la Direction générale de la création artistique, une quinzaine d’événements permettra au public de découvrir ce corpus, autour de trois thématiques : « une jeunesse », « d’autres corps, d’autres danses » et « portraits de chorégraphes ». Chaque projection sera accompagnée par des rencontres.

Parallèlement aux grands temps forts parisiens, organisés par le CND du 3 au 5 octobre et par Chaillot - Théâtre national de la Danse du 16 et 17 septembre, cet événement prend place dans différents lieux et programmes de festivals de danse ou de documentaire partout en France : Biarritz, Toulon, Le Havre, Marseille, Montpellier, Toulouse, Rennes, Saint-Ouen, Valence, Grenoble, Foix, Nantes, Falaise, Strasbourg, Saint-Pierre (La Réunion) ….  Une programmation en ligne, ainsi qu’un évènement en décembre, sont également prévus sur la plateforme Numeridanse.

Retrouvez la programmation sur : www.culture.gouv.fr » 

Calixto Neto

Originaire de Recife au Brésil et installé en France depuis 2013, Calixto Neto s’est formé au théâtre à l’université Fédérale de Pernambuco, puis à la danse au sein du Groupe Experimental de Danse de sa ville natale avant de suivre le master de chorégraphie Exerce du CCN de Montpellier. Durant son cursus, il crée le solo petites explosions ainsi que le duo Pipoca, avec Bruno Freire. oh!rage, son second solo, visibilise les corps et identités minoritaires et s’intéresse aux danses "périphériques", en marge des circuits institutionnels. Membre de la compagnie de Lia Rodrigues de 2007 à 2013, Calixto Neto est aussi interprète dans les créations de Volmir Cordeiro, Anne Collod, Mette Ingvartsen ou Luiz de Abreu dont il reprend la célèbre pièce O Samba do crioulo doido.

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Année 2020

Durée 16 minutes

Réalisation Calixto Neto et  Anderson Feliciano

Montage Calixto Neto et Etienne Aussel

Chorégraphie Luiz de Abreu 

Interprétation  Calixto Neto

Assistant.es Jackeline Elesbão, Pedro Ivo Santos et Fabricia Martins

Remerciements Paulo Fonseca, Casa Charriot, Espaço Xisto, Bruno de Jesus, Carolina Campos, Clément Vergé, Mariana Olinger

 

Production à Salvador Bahia (Brésil) et au CND à Pantin (France)

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